« Apporter notre regard »

Mère de famille et salariée à temps plein, Gaëlle est aussi bénévole à l’antenne Sainte Rita dans le 19ème arrondissement de Paris depuis 2014.
« Avant de m’engager, j’étais assidue à la messe et à la prière, mais je souhaitais pouvoir vivre pleinement cette foi avec d’autres et au service des autres. J’ai fait partie de plusieurs groupes de prières, de lecture, de femmes, de parents, mais j’avais l’impression que ma foi stagnait car je ne la partageais qu’avec des personnes qui me ressemblaient.
Comme je suis très prise, avec ma vie de famille, de couple et mon travail, j’en suis arrivée à la conclusion que je n’avais qu’une seule possibilité pour développer une nouvelle activité tournée vers les autres : trouver un engagement de nuit ! Je me suis dit : « Je vais essayer ! ». Et me voilà depuis deux ans, à faire un vendredi soir sur deux, avec Serge, mon binôme, le même parcours, entre 23h et 1h, pour aller à la rencontre de femmes qui se prostituent à Pigalle et sur les boulevards des Maréchaux. Nous faisons des rencontres inattendues, toujours riches et vraiment profondes. Nous leur apportons notre regard : nous venons leur dire que nous les considérons comme femmes, quelles que soient leur situation et leurs détresses. Ce regard que nous portons est bien sûr celui de Dieu sur elles : un regard qui ne les réduit pas à ce qu’elles font, mais les appelle, elles aussi, à la Sainteté. Notre présence toutes les semaines est un rendez-vous avec elles, et leur permet de mieux nous connaitre et de nous parler le jour où elles le souhaitent.
Depuis que Sonia, m’a dit « J’ai connu l’association « café », l’association « sandwich », l’association « préservatif »; vous, vous êtes l’association « rien », mais c’est vous que je préfère car vous m’aimez ! », j’ai compris la puissance du regard personnel de Dieu sur chacun, dont nous ne sommes que l’instrument. Nous offrons gratuitement, notre temps, notre regard, notre amour. Enfin, je devrais dire, nous offrons Son temps, Son regard, Son amour. Depuis que la très jeune Anna, 16 ans et enceinte, à accepter de nous faire confiance pour sortir de sa situation et être placée dans un foyer de mineurs protégés, je crois qu’Il peut toujours agir, même dans les situations qui nous semblent les plus désespérées, même là où nous ne l’attendons plus. »
Source : Aux Captifs la Libération
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